Portion d’histoire
L’église Saint-Honorat, située à Arles aux Alyscamps, est un édifice religieux d’une grande importance historique et architecturale, étroitement lié à l’histoire riche de la ville d’Arles elle-même. Son origine remonte au Moyen Âge, vers le XIe siècle, plus précisément vers 1060, lorsque les moines de Saint-Victor de Marseille entreprirent sa construction. Elle fut érigée en l’honneur de saint Honorat, évêque d’Arles au Ve siècle, et elle adopta le style roman caractérisé par une architecture massive et des voûtes en berceau.
La première église n’a jamais été achevée, et à la place de la nef, on trouve aujourd’hui une cour. Cependant, au cours du deuxième quart du XIIe siècle, la décision fut prise de reconstruire l’église tout en conservant les murs de la première nef. La crypte située sous la vaste abside principale surélevée abritait les reliques de saint Genest, d’Honorat et d’autres saints évêques des premiers temps chrétiens.
À travers les siècles, l’église Saint-Honorat a subi diverses modifications et agrandissements. Au XIIe siècle, un portail richement sculpté a été ajouté à la façade occidentale, tandis que des chapelles latérales ont été intégrées au XIVe siècle. Bien que l’église ait connu des périodes de déclin, elle a été restaurée au XIXe siècle, avec des travaux de rénovation visant à lui redonner son aspect médiéval.
L’intérieur de l’église Saint-Honorat est impressionnant, avec ses voûtes en berceau, ses colonnes massives et ses chapiteaux finement sculptés, caractéristiques de l’architecture romane. De plus, des fresques murales datant du XIVe siècle ont été découvertes lors des travaux de restauration. Une tour appelée la « lanterne des Morts », inspirée de l’architecture de l’amphithéâtre romain, surmonte la partie construite de l’église, dominant ainsi le cimetière. En outre, la crypte réutilise une abside antérieure dont la date exacte reste incertaine.
Au XVIe siècle, des modifications furent apportées au transept avec la construction de massifs cylindriques pour consolider les piliers romans. De plus, au cours des XVe et XVIIe siècles, de nombreuses chapelles funéraires furent ajoutées autour de l’église, bien que certaines d’entre elles aient été partiellement détruites au fil du temps.
La symbolique dans l’art roman
En effet, les symboles jouent un rôle important dans les églises et les chapelles chrétiennes, et ils sont souvent chargés d’une signification spirituelle profonde qui dépasse leur apparence physique. Ces symboles permettent aux fidèles de passer du visible à l’invisible, en les aidant à se connecter avec le monde spirituel et à saisir des concepts abstraits.
Au Moyen Âge, l’Église chrétienne a cherché à intégrer et à assimiler de nombreux éléments symboliques issus de croyances païennes préexistantes. Cela a été fait dans le but de faciliter la transition des populations païennes vers le christianisme, en utilisant des symboles et des rituels familiers pour communiquer les concepts chrétiens.
L’ornementation des églises était également riche en symboles. Les vitraux colorés, les sculptures, les fresques et les icônes racontaient des histoires bibliques et représentaient des figures des saints et des anges. Chaque détail avait une signification symbolique précise et pouvait servir à transmettre des enseignements théologiques aux fidèles illettrés.
Pour les hommes du Moyen Âge, tout dans le monde matériel était perçu comme ayant une correspondance symbolique avec le monde spirituel. Les éléments naturels tels que les animaux, les plantes et les phénomènes naturels étaient souvent interprétés comme des symboles de vérités spirituelles. Par exemple, l’agneau était souvent utilisé comme symbole du Christ, et la colombe symbolisait le Saint-Esprit.
En utilisant ces symboles, l’Église cherchait à aider les fidèles à transcender le monde matériel et à entrer en communion avec Dieu. Les symboles étaient un moyen puissant de communication, permettant de transmettre des concepts abstraits d’une manière visuelle et accessible à tous, quel que soit leur niveau d’éducation.
A cette époque, l’Église catholique exerçait une influence considérable sur la société et la culture. Elle détenait le monopole de l’éducation et de la diffusion du savoir, ce qui signifie que la majorité des personnes ayant accès à l’éducation et à la connaissance étaient affiliées à l’Église. Cependant, il convient de noter que le paysage intellectuel de l’époque était complexe et ne se réduisait pas uniquement à l’Église.
En ce qui concerne le savoir, il est vrai que les domaines traditionnels de la connaissance, tels que les mathématiques, l’astronomie et la philosophie, étaient étudiés et enseignés dans les monastères et les institutions religieuses. Les moines copistes jouaient en « principe », un rôle essentiel dans la préservation et la transmission des textes antiques, et les monastères étaient souvent des centres de savoir et de production intellectuelle.
Cependant, il serait incorrect de dire que les connaissances étaient exclusivement réservées aux gens d’Église. Il y avait d’autres groupes de personnes, comme les nobles, les savants laïcs, les médecins et les artisans, les maitres bâtisseurs, certaines confréries possédaient également des connaissances spécialisées dans des domaines tels que la médecine, l’architecture, l’agriculture et les arts. Bien que ces connaissances ne soient pas aussi répandues que celles transmises par l’Église, elles existaient et étaient valorisées.
Quant à la notion de mages, de sorciers et de pouvoir de guérison, il s’agit de croyances populaires et de traditions qui ont persisté à travers les siècles. Au Moyen Âge, il y avait en effet des pratiques magiques et des croyances liées à la guérison, souvent associées à des figures comme les guérisseurs, les sorcières et les astrologues. En réalité, l’église avait peur que soient divulguées des pratiques qu’elle utilisait dans les églises depuis de nombreux siècles. Une bulle papale du 4e siècle indique fermement
« … qu’à partir de ce jour, il sera interdit aux prêtres de pratiquer, les mathématiques, l’astronomie et la magie ». Cela prouve qu’avant ce jour, ils pratiquaient » !
Ce qui est appelé magie représentait généralement l’ensemble des connaissances qu’ils avaient, en lien avec les énergies telluriques et cosmiques.
Ainsi, on peut dire que l’art roman a été un moyen de répandre au grand public un enseignement initiatique qui autrement serait resté confiné dans les cercles et confréries plus ou moins secrets.
En résumé, l’Église a joué un rôle central dans la transmission du savoir au Moyen Âge, mais d’autres groupes et institutions possédaient également des connaissances spécialisées. Les pratiques magiques et la guérison étaient présentes, mais elles étaient souvent vues avec défiance par l’Église. Cela a conduit à l’Inquisition, qui a duré près de 5 siècles et a entraîné la mise à mort d’un grand nombre de guérisseurs et de rebouteux, qualifiés de sorciers et de sorcières.
Le clin d’œil des bâtisseurs sur le portail occidental
Il est en effet intéressant de noter que les bâtisseurs de l’église St Honorat ont utilisé des sculptures sur les voussures du portail pour communiquer des informations symboliques aux initiés qui franchissent le seuil de l’édifice. Cette pratique était courante dans l’architecture romane et gothique, où les éléments sculptés étaient souvent utilisés pour transmettre des messages religieux et spirituels.
Les sculptures servaient généralement à illustrer des scènes bibliques, des figures saintes, des symboles ou des allégories liées à la foi chrétienne. Chaque sculpture avait une signification spécifique et pouvait être interprétée par ceux qui étaient familiers avec les symboles et les enseignements de l’Église.
En interprétant ce travail, les initiés pouvaient donc obtenir des indices sur la nature de l’énergie spirituelle qui régnait à l’intérieur de l’édifice. Cela contribuait à créer une expérience immersive pour les fidèles, renforçant leur connexion avec la foi et les enseignements de l’Église.
En résumé, les éléments sculptés et les choix architecturaux du portail de l’église St Honorat ont été intentionnellement conçus pour susciter des émotions, des réflexions et des transformations chez les visiteurs, en accord avec les principes de l’alchimie et de l’énergie symbolique.
Ce n’est pas la première fois que je rencontre le même genre de décor. J’ai déjà vu, étudié et interprété ces messages laissés par les compagnons bâtisseurs sur certains arcs des croisées d’ogives dans la crypte de l’église de Saint-Gilles (Gard). Elles représentent exactement les anomalies telluriques qui sont dans le sol (veines d’eau, failles, etc.).
D’autres, parfaitement similaires sur le portail de l’église de Thaon (Calvados). En Espagne plusieurs endroits ont des symboles identiques. Chaque fois, cette symbolique indique exactement les anomalies telluriques qui cheminent dans le sous-sol de l’édifice.
Le symbole le plus connu par tous les peuples du monde pour représenter l’eau, c’est le chevron en forme de vagues plus ou moins arrondies. Il rappelle dans son alternance de pointes et de creux les mouvements permanents d’un courant d’eau. Ce symbole a été tellement utilisé dans les églises romanes qu’il en devient un motif que l’on ne regarde même plus. Cela peut être le cas pour de nombreux motifs et symboles qui sont utilisés de manière répétée dans un contexte culturel spécifique.
Quelques représentations de l’eau dans la crypte de l’église de St Gilles (Gard)
Quant à son utilisation fréquente dans les églises romanes, il est vrai que ce motif peut être observé dans de nombreux éléments architecturaux et décoratifs de l’art roman. Toutes les églises ou chapelles romanes ont été construites sur des veines d’eau. Ce qui nous indique l’importance de l’énergie transmise par les veines. Ces églises étaient souvent construites près de cours d’eau ou de sources d’eau, et l’eau était un élément important dans les rites religieux.
Ainsi, le motif des vagues peut être considéré comme une représentation symbolique de l’eau et de son importance spirituelle.
Ci-dessus les éléments qui cheminent dans le sol, permettant un équilibrage énergétique.
Un géobiologue expérimenté a l’aptitude de ressentir et interpréter les différentes énergies liées aux anomalies du sol. Cela lui permet de matérialiser précisément sur un plan les diverses directions des veines d’eau, des failles et autres phénomènes naturels qui se trouvent dans un lieu sacré.
Les bâtisseurs utilisaient toujours des formes simples qui étaient là pour ouvrir l’esprit. C’est pourquoi tout est toujours marqué pour celui qui sait lire.
Dans le cas de St Honorat, par un simple regard sur le portail, l’initié savait exactement ce qu’il y avait dans le sous-sol de l’édifice, et les diverses énergies qu’il allait ressentir. Aujourd’hui j’ai étudié le portail, un jour prochain l’analyse de l’ensemble du lieu sera, je pense, très instructive.
Michel, chercheur de l’invisible.