Les différentes cultures primitives tendaient à placer tous les aspects de leur vie, croyances, art, médecine, astronomie, agriculture dans un cadre rituel unique. Pour les Celtes, la réfection ou la construction d’un cromlech était un élément fondamental de l’ancienne culture, ce devait être la tâche de l’ensemble de la communauté. Il devait favoriser la cohésion sociale. Son édification terminée, il devait être un centre religieux et social avec des objectifs semblables à ceux d’une église paroissiale du Moyen âge. C’était de loin l’endroit le plus important d’une communauté.
Les monolithes du cercle servent à délimiter un espace sacré à l’intérieur et un autre profane à l’extérieur. Symboliquement le cercle avec une pierre ou un menhir en son centre, représente comme dans toutes les religions le symbole du divin. Se mettre au centre du cercle c’est être en communication avec Dieu.
Il semble que l’édification des cromlechs soit à l’origine de la circumambulation (tourner autour), adoptée par de nombreuses religions. Faire le tour est un parcours initiatique.
Il est impossible de parler des cromlechs, sans évoquer les Druides, les Ovates et les Bardes. L’importance qu’avaient les prêtres celtes dans la société de l’époque était primordiale. Ils avaient une double fonction, sociale et politique.
Leurs différentes fonctions.
Les druides : religion, justice, enseignement, science de la nature, philosophie. Les ovates : divination, art augural, sacrifice, interprétation de la nature. Les bardes : louange, satire, arbitrage, chant, poésie, musique.
Les seigneurs de l’époque confièrent l’autorité spirituelle à ces savants pluridisciplinaires, autant philosophes que scientifiques, théologiens qu’astronomes. Ainsi aurait émergé un culte structuré en même temps qu’une caste distincte de prêtres.
Tout-puissants les druides excellaient dans différents savoirs. Mais ces « très savants » détenaient aussi un rôle politique et judiciaire.
Ils étaient consultés, aussi bien pour connaître l’issue d’une bataille que pour soigner un malade. Guérisseurs, ils connaissaient les vertus des plantes médicinales, etc.
Un cercle de pierre est un ensemble de pierres de différentes hauteurs alignées circulairement pour la plupart des cas. Il en existe un certain nombre qui ont une forme d’œuf. Ils étaient fréquemment entourés d’un fossé.
Il est probable qu’à l’intérieur du cercle, toutes sortes de cérémonies avaient lieu. Des initiations, des rites funéraires, de la fécondité, des récoltes, des rites sacrificiels, ainsi que des décisions judiciaires pour régler des conflits.
Il n’est pas exclu qu’à cet endroit, des soins fussent donnés grâce aux lignes telluriques médicinales. Une prochaine étude en géobiologie d’un cromlech en Angleterre, devra peut-être faire apparaitre les nombreuses « anomalies » telluriques qui ont permis son implantation à cet endroit précis. Nous verrons cela de plus près dans un futur article.
Il existe de nombreuses configurations, de certains cromlechs partent des allées bordées d’une double rangée de mégalithes, l’une allant vers le nord, les trois autres vers le sud, l’ouest et l’est, appelé cercle à visées cardinales.
Pour la grande majorité, leur fonction liée à l’astronomie devient indiscutable, sans doute dédié essentiellement au soleil et à la lune. Certains monolithes du cercle matérialisaient les solstices d’été et d’hiver ainsi que les équinoxes. Une succession de bornes matérialisaient les phases astronomiques.
Un certain nombre de cromlechs ont des propriétés acoustiques qui amplifient les voix et différents sons.
Une étude de J Burke, qui étudia de très nombreux cromlechs suggère que les bâtisseurs des cercles s’intéressaient aux courants telluriques et aux veines d’eau souterraines pour « charger en énergie » les semences et les graines en vue d’en accroitre les récoltes.
Au centre de certains, il a été trouvé une grande dalle de pierre à plat sur le sol, bordée de deux blocs verticaux, comparée à une dalle d’autel.
Chaque cercle de pierres comporte une entrée, tous ne l’ont pas dans la même direction sans que nous ayons trouvé une explication rationnelle pour ces disparités. Quelques fois matérialisée par des monolithes plus grands que les autres.
Le nombre de pierres érigées sur la circonférence du cromlech est variable.
Les tumuli étaient entourés de pierres posées verticalement, en géobiologie c’est « l’enceinte magique » ou « rituelle ». Sans doute la même fonction que pour les cromlechs ?
Il est à mon avis possible que les monolithes permettant de visualiser les cycles solaire et lunaire fussent différenciés des autres par des graffitis qui ont disparu par l’érosion.
Prenons l’exemple d’un site dans l’Yonne au Vézelay qui fut sans aucun doute un site datant du néolithique, avec des résurgences d’eaux salées. Actuellement c’est un endroit visitable où ont été mises à jour les ruines d’une magnifique villa romaine avec ses thermes qui se sont superposés au site préhistorique.
La partie qui nous intéresse est celle située sur le côté Est du site. C’est un arc de cercle restant de l’enceinte ronde d’environ 30 mètres de diamètre ou le puits sacré est au centre, il a été trouvé en périphérie, matérialisé actuellement par un petit mur de pierres, 19 emplacements répartis également qui sont en réalité des points ou il y avait sans doute une pierre levée à chaque endroit. Cet endroit est lié aux cycles lunaires.
La terre tourne sur elle-même en un jour. La lune fait le tour de la terre en 30 jours, disons en un mois, et la terre tourne autour du soleil en un an. Et ces trois astres au même jour de l’année ne vont pas être dans la même position l’un par rapport à l’autre. Il faudra attendre 19 années pour qu’ils se retrouvent dans la même position des uns par rapport aux autres, donc c’est ce chiffre 19 qui fait référence à ce phénomène qui est matérialisé par ces pierres. Les anciens connaissaient cela par l’observation des astres, c’est ce qui rythmait leurs journées. Ce nombre 19 était important pour les hommes du néolithique, car en fait chaque année il y avait une de ces pierres qui était à l’honneur de la une à la dix-neuf. Au bout de la 19e, on aura donc fait une révolution complète et on aura bouclé ce cycle de 19 années. C’était une façon d’honorer chaque année et de savoir où est ce qu’on en est dans ce calendrier lunaire. Lune et soleil et terre puisque ce qui nous intéresse, c’est de retrouver une organisation, une harmonisation de ces trois astres. Et ça confirmait que cet endroit a pour thème, la lune, la féminité.
De véritables calendriers
Cet exemple n’est heureusement pas le seul, en Angleterre un endroit, Land’s End, abrite plusieurs cromlechs de dix-neuf monolithes, indiquant le cycle de dix-neuf ans. Un de ceux-là, Boscawen-un, contient dix-neuf monolithes périphériques en granit et un en quartz au centre qui montre l’aube du soleil à Beltane (1er mai). Une pierre située en périphérie marque Samhain (1er novembre). En Arménie, le cromlech est appelé « calendrier ».
Il est envisageable, que pour les cercles de pierres de diamètre supérieur à vingt mètres environ, la fonction principale était la pratique de nombreuses cérémonies. D’autres en nombre plus restreint et de plus faible circonférence, devaient recevoir d’autres activités comme des sépultures, lieu de guérison ou autres. Dans certaines régions, le cromlech principal est à proximité d’autres de moindre importance.
De plus en plus de personnes cherchent à percer les mystères du néolithique. Il est vrai que ce sont souvent des « fouineurs » amateurs qui passent énormément de temps sur ces recherches.
C’est la passion et la persévérance qui permet aux « éveillés » de couronner leurs recherches.
Savoir est un devoir
Michel