Le druidisme est une ancienne tradition spirituelle et religieuse qui trouve ses racines dans les cultures celtiques anciennes, en particulier en Irlande, en Écosse, au Pays de Galles et en France ainsi que dans d’autres régions celtiques de l’Europe occidentale. Les druides étaient des membres respectés de la société celtique, agissant en tant que prêtres, sages, guérisseurs et gardiens de la connaissance.
Leur pratique religieuse était souvent centrée sur le respect de la nature et des cycles naturels, ainsi que sur le culte des divinités celtiques associées à des éléments tels que la terre, l’eau, le feu et l’air. Les druides étaient également des gardiens de la tradition orale et de la sagesse, transmettant leur savoir à travers des poèmes, des chansons et des récits.
Le bosquet sacré des Druides
Le « bosquet sacré des druides » fait référence à un élément important de la spiritualité celtique antique. Les Druides étaient une classe de prêtres, de savants et de conseillers dans la société celtique préchrétienne. Le bosquet sacré était un lieu central de leur pratique religieuse et de leur connexion spirituelle avec la nature et les dieux.
Il était généralement situé dans une forêt ou un bois spécifique. C’était un espace dédié aux rituels religieux, aux cérémonies.
Pour les druides, la nature était sacrée et pleine de divinités. Le bosquet était un endroit où ils pouvaient être en communion avec les esprits de la nature, les dieux celtiques et les ancêtres.
Ils transmettaient leur savoir et leur sagesse dans ces lieux. Les jeunes druides y recevaient une éducation spirituelle et religieuse, ainsi que des enseignements sur l’astronomie, la médecine, la philosophie et d’autres sujets.
Les druides y pratiquaient des rituels pour honorer les dieux, demander des bénédictions pour la terre, la fertilité, la guérison, et pour célébrer les cycles de la vie.
Il servait également de tribunal où les druides pouvaient rendre des jugements et résoudre des disputes entre les membres de la communauté.
Les druides pouvaient canaliser l’énergie de la nature pour guérir les maladies et les maux physiques et spirituels. Ils utilisaient souvent des herbes et des plantes du bosquet dans leurs pratiques de guérison.
Les bosquets sacrés étaient souvent peuplés d’arbres considérés comme sacrés, comme le chêne, le hêtre ou le frêne. Ces arbres étaient vénérés pour leur force, leur longévité et leur connexion à l’autre monde.
Au centre du bosquet, on trouvait parfois un cercle de pierres, un autel ou un autre type de structure pour les rituels et les offrandes.
Certains bosquets sacrés étaient situés près d’une source d’eau ou d’une rivière, car l’eau était également considérée comme sacrée pour les Celtes.
Importance historique
Le bosquet sacré des druides était bien plus qu’un simple lieu de culte. Il était au cœur de la vie spirituelle, sociale et politique des anciennes tribus celtiques. Avec l’arrivée du christianisme, de nombreux bosquets sacrés ont été détruits ou convertis en lieux de culte chrétiens. Cependant, l’influence des druides et de leurs pratiques continue de se faire sentir dans la culture et la spiritualité celtes modernes. Aujourd’hui, certains chercheurs et pratiquants contemporains de la spiritualité celtique tentent de recréer l’atmosphère et les rituels des anciens bosquets sacrés pour maintenir cette connexion avec le passé celtique.
Les sept arbres sacrés constituant le bosquet des Druides étaient le bouleau, l’aulne, le saule, le chêne, le houx, le noisetier et le pommier. Le pommier était le plus noble de tous les arbres, juste avant le bouleau. Cette énumération suit le cycle naturel des floraisons et fructifications, hormis le bouleau, allant de l’équinoxe d’automne, moment de la récolte des pommes. Nous retrouvons encore les différents cycles des saisons chers aux Celtes.
Les arbres sont les supports naturels qui président tout rituel druidique. En étudiant les symboles des arbres, on peut leur accorder toutes les vertus qui leur conviennent. Les arbres sont vénérés dans la tradition druidique, car ils possèdent tous une énergie unique, ils sont chargés de ressources cachées et de pouvoirs magiques. C’est pour cela que le druidisme les respecte et les honore.
Les arbres principaux utilisés par la magie druidique sont en relation avec l’alphabet druidique ou oghamique, dont les lettres se nomment oghams, et les saisons vénérées par les druides sous forme de fêtes cérémoniales annuelles, les quatre plus importantes se nomment : Solstice d’hiver, Équinoxe de printemps Solstice d’été et Équinoxe d’automne.
Le calendrier druidique débute chaque année le 1er novembre, Toussaint, jour des morts, le premier arbre célébré sera l’arbre tutélaire correspondant.
L’alphabet oghamique est utilisé comme support de mémorisation pour les rituels druidiques.
A chaque lettre est associé un nombre :
• B – Beth = Bouleau
• D – Duir = Chêne
• R- Ruis = Sureau
• L – Luis = Sorbier
• T – Tinne = Houx
• A – Ailm = Epicéa
• N – Nion = Frêne
• C – Coll = Noisetier
• O – Onn = Ajonc
• F- Fearn = Aulne
• M – Muin = Vigne
• U – Ura = Bruyère
• S – Sail = Saule
• G – Gort = Lierre
• E – Eadha = Peuplier
• H – Huath = Aubépine
• P – Peith = Tilleul
• I – Idho = If
Les druides furent habiles à reconnaître aux plantes leurs vertus thérapeutiques. Ils ont établi une pharmacopée de simples, riche et imaginative. Les propriétés psychotropes, sédatives ou hallucinogènes des végétaux n’avaient plus de secrets pour eux. Ces plantes, utilisées en tisanes, décoctions, cataplasmes, extraits, macérations et onguents, sont tombées en désuétude avec la médecine chimique. Mais de plus en plus de laboratoires recommencent à s’y intéresser. Leurs chercheurs sont des biologistes et des chimistes. Les druides, eux, étaient alchimistes.
Voici la liste calendaire des arbres vénérés par les druides :
1. L’If : fêté à la Toussaint, jour des morts
2. Le Tilleul : du 28 Octobre au 24 Novembre
3. Le Sureau : du 25 novembre au 22 décembre
4. Le bouleau : du 24 décembre au 20 janvier
5. Le Sorbier : du 21 janvier au 17 février
6. Le Frêne : du 18 février au 17 mars
7. L’Aulne : du 18 mars au 14 avril
8. Le Saule : du 15 avril au 12 mai
9. L’Aubépine : du 13 mai au 9 juin
10. Le chêne : du 10 juin au 7 juillet
11. Le Houx : du 8 juillet au 4 août
12. Le Noisetier : du 5 août au 1 septembre
13. La Vigne : du 2 septembre au 29 Septembre
14. Le Lierre : du 30 septembre au 27 octobre
Les sept jours de la semaine étaient aussi associés aux arbres/lettres de la manière suivante :
- Dimanche-Bouleau.
- Lundi-Saule.
- Mardi-houx.
- Mercredi- Noisetier / Frêne.
- Jeudi- Chêne.
- Vendredi-Pommier.
- Samedi-Aulne.
La médecine et la magie druidiques utilisaient les arbres. Récepteur / transmetteur des énergies cosmiques et telluriques, ils possèdent eux aussi le pouvoir de guérir. Les druides connaissaient la puissance du message porté par les arbres. Ils ont des bosquets sacrés, des églises naturelles dans lesquelles ils atteignent les plus hauts degrés de leur initiation.
La symbolique de l’arbre est très présente et est commune à de nombreuses traditions. Dans la Kabbale par exemple, l’Arbre de Vie est un concept de base.
Dans l’optique chamanique, les arbres soutiennent le Monde.
A lui seul, l’arbre représente les quatre éléments de l’alchimie, donc de la vie : eau, air, terre, feu et même bois si l’on se réfère à la tradition chinoise.
Il est l’axe du monde qui relie le ciel à la terre.
Les principales essences de bois utilisées en médecine druidique sont : le bouleau, le chêne, le pommier, le frêne dont on utilise le jus des feuilles contre les morsures de serpents, l’aulne utilisé pour les ulcères, le saule qui était utilisé comme antiseptique, l’aubépine qui calmait les émotifs et les anxieux, le noisetier ou coudrier qui, comme le frêne, éloigne les serpents, le sureau pour la digestion, la cicatrisation….
Il me semble que les bosquets sacrés furent les lieux cachés, secrets du Druidisme. Nous avons vu dans des articles précédents sur les cromlechs qui avaient de multiples fonctions (observatoire planétaire, lieu de guérison, d’initiation, etc.). Ces derniers permettaient à tout le clan de participer aux différentes cérémonies.
Les bosquets eux, devaient être utiliser pour les réunions solennelles, les plus secrètes du Druidisme comme les initiations des trois différentes castes (Druide, Ovate et Barde).
En conclusion, le druidisme et sa relation avec les arbres représentent une tradition spirituelle ancienne et profonde, enracinée dans les cultures celtiques. Les druides, en tant que prêtres, gardiens de la connaissance et guérisseurs, accordaient une importance capitale aux arbres et à la nature dans leur pratique religieuse.
Les bosquets sacrés étaient des lieux essentiels de connexion spirituelle pour les druides, où ils pouvaient célébrer des rituels, transmettre leur sagesse, rendre des jugements et guérir les maladies physiques et spirituelles. Ces lieux étaient souvent associés à des arbres sacrés, vénérés pour leur symbolisme, leur énergie unique et leurs vertus.
L’utilisation des arbres dans la médecine et la magie druidiques témoigne de la profonde compréhension des druides des pouvoirs de guérison de la nature. Le calendrier des arbres sacrés et l’alphabet oghamique étaient des éléments clés de leur système de croyances, reflétant les cycles de la nature et les saisons.
Aujourd’hui, malgré la disparition de nombreux bosquets sacrés avec l’arrivée du christianisme, l’influence des druides et de leurs pratiques perdure dans la culture et la spiritualité celtiques modernes. Certains cherchent à recréer ces rituels et cette connexion avec le passé pour maintenir vivante cette tradition ancienne et profonde du druidisme. Les arbres continuent d’être vénérés comme des symboles puissants de la vie, de la guérison et de la connexion entre le ciel et la terre, perpétuant ainsi l’héritage des druides à travers les âges.
Michel, savoir est un devoir.